“(…)Je laisse Sisyphe au bas de, la montagne !
On retrouve toujours son fardeau.
Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers.
Lui aussi juge que tout est bien.
Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile.
Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.

 

Albert Camus in Le Mythe de Sisyphe (1942)